Je vis et travaille à Lyon.

Je suis depuis longtemps guidé par cette phrase de Dostoïevski qui dit que « la beauté sauvera le monde ». La beauté c’est d’abord pour moi quelque chose qui fait sens, j’ai donc d’abord cherché du sens. Lors d’une expérience de vie à l’étranger où j'ai géré une entreprise sociale d’accès à l’énergie propre à Port-au-Prince, j’ai arpenté les ateliers d’artistes du pays et véritablement réalisé que l’Art, en créant du Beau, permet la résilience à titre individuel et collectif et permet de faire entrer la lumière même dans les situations les plus dures. De retour à Lyon j'ai souhaité me former pour pouvoir créer des objets design et artisitques en matériaux naturels qui fassent sens pour moi. Je me suis formé au tournage auprès de Cica Gomez et en parallèle dans des « FabLab » pour apprendre à travailler le bois et les outils numériques. J’étais fasciné par ce que pouvait permettre l’impression 3D mais je voulais travailler des matériaux naturels. Lorsque j’ai appris qu’il était possible d’imprimer de la terre, je me suis formé jusqu’à créer en 2021 mon atelier dans les pentes de La Croix Rousse, que j'ai appelé Tygre, en échos à un autre félin singulier : Lyon.

J’y propose des objets utilitaires que je signe Tygre et des grandes pièces uniques ou en très petites séries que je signe de mon nom : Nicolas DAVID

Ma technique de façonnage est particulière puisque je me fais aider de Colombine, ma machine à dépôt de colombin. Concrètement, je dessine la forme que je souhaite créer via un logiciel de conception 3D, qui va donner à Colombine le chemin qu’elle doit suivre pour déposer le colombin de terre. Je viens ensuite charger de terre Colombine, en gérant la viscosité de la terre, et son nériage. Je façonne ensuite une plaque sur laquelle Colombine vient déposer son colombin tout en restant attentif pour gérer les problèmes dûs aux caprices de la terre, à sa viscosité, aux bulles d’air, à la température et à l’hydrométrie de l’atelier. Une fois le montage de la pièce réalisé, j’attends que la pièce soit à consistance cuir pour réaliser les finitions, le travail qui suit est celui d’un céramiste plus traditionnel qui va façonner sa pièce avec estèque, ébauchoir, mirette et éponge humide. Les étapes de séchage, émaillage et de cuisson sont elles aussi très classiques.

Je travaille la porcelaine, le grès et la faïence en fonction des propriétés ou de l’aspect que je souhaite donner à une pièce.

Mon savoir-faire est encore peu répandu, il n’y a pas d’école pour bien former à ma technique, tant sur l’aspect céramique que sur l’aspect design et utilisation d’outils numériques. Il ne faut pas se méprendre, cette technique n’est absolument pas une technique productive mais elle permet de réaliser des effets de matière et de forme quasiment impossibles à réaliser autrement ainsi que des pièces d’une taille relativement imposante.

Les valeurs que je souhaite transmettre :

Ouverture : Je veux créer des ponts entre nouvelles technologies et traditions artisanales séculaires, rendre hommage à notre patrimoine commun tout en écrivant un nouveau récit, plus juste, plus désirable.

Sensibilité : J’aimerais émouvoir, donner du sens, faire sourire et rendre plus résilients un monde fragile, peuplé d’êtres tout aussi fragiles, humblement, avec des petits détails parfois très ténus.

Respect : L’objectif ici est de donner envie de préserver notre environnement et nos relations humaines à travers des pièces méditatives issues de matériaux nobles et naturels.