La liberté d’un travail sensitif, de me laisser inspirer et porter par la matière et les émotions, est fondamentale dans ma pratique. Mon corps-à-corps avec la matière est bienveillant ; parfois la matière me guide, parfois c’est moi qui l’emmène.

C’est un dialogue entre le textile et moi, avec la sensation que mes mains me montrent le chemin et m’aident à prendre conscience du sentiment exprimé. C’est aller chercher au plus profond de soi parmi les plis et les replis. Le fil est le lien visible ou invisible qui tient les plis.
Ces petits points sont un processus simple, mais qui, liés à la matière peut offrir un visuel plus complexe. J’aime l’idée de détourner des matériaux textiles qui sont dans leur emploi usuel, cachés, pour les révéler au grand jour dans les sculptures tout en restant réceptive à l’accident, la fragilité ou la force du textile utilisé.

Le métal est comme une colonne vertébrale qui vient soutenir cette sensibilité. C’est une façon de se présenter sans être totalement à nu. C’est aussi une ressource pour ne pas s’enfermer dans son art. J’aime l’idée de créer un microcosme dans lequel on peut se balader, une promenade au cœur de la matière qui reflète mes paysages intérieurs.